Conte - Nouvelles pour enfants

Le rêve d’Hansel et Gretel

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Hansel et Gretel sont frère et soeur. Ils habitent dans une petite maison en bois à côté de la forêt. Leurs parents n’ont pas d’argent et ils ont faim et froid.

Leur mère est une femme acariâtre et méchante. Elle les bouscule, les maltraite et n’est jamais contente. Leur père, quant à lui, est un homme affectueux et aimant mais totalement dominé par sa femme.

Hansel et Gretel fuient la tristesse et la pauvreté en allant jouer dans la forêt. Le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, le clapotis du ruisseau leur font oublier tous leurs soucis. Les animaux les observent avec tendresse et affection. 

Le soir, enfermés dans une minuscule pièce sans fenêtre, sans lumière, sans matelas avec juste une couverture pour passer la nuit, Hansel et Gretel luttent contre la faim, la peur et le froid. 

Pour réconforter sa soeur, Hansel lui raconte une histoire. La porte tout juste fermée, Gretel se blottit contre lui et Hansel commence alors son récit ; c’est toujours le même chaque soir :

« Il était une fois deux jeunes enfants perdus dans la forêt, qui avaient faim et froid. Ils marchaient depuis de longues heures quand, tout à coup, ils tombèrent dans un immense trou et se retrouvèrent assis sur un toboggan géant. Apeurés et surpris, ils glissèrent à toute vitesse dans un immense tunnel lumineux. Après quelques secondes, ils arrivèrent dans une grande piscine à balles en guimauve multicolores. Une femme souriante entourée d’une multitude d’enfants les accueillit en leur disant :

– Bienvenue au pays de Cocagne ! Le paradis des enfants gourmands ! 

Les deux enfants n’en croyaient pas leurs yeux. Tout, dans ce pays, était beau et bon. 

Une délicieuse odeur de sucre et de chocolat chatouillait leurs narines. Les maisons étaient construites en pain d’épices, leur porte était en chocolat, leur toit était recouvert d’une crêpe. Des bonbons étaient disposés dans les jardins. Les rues étaient éclairées grâce à des lampadaires en sucre d’orge. Un ruisseau de coca traversait la petite ville et les enfants en buvaient à la fontaine. Les montagnes et les collines ressemblaient à de gros choux à la crème. De la chantilly coulait sur les flancs des collines. Les enfants faisaient de la luge ou du vélo et jouaient dans des parcs au décor de conte de fées.

Les filles portaient de jolies robes de princesse avec des rubans dans les cheveux et les garçons avaient de beaux pantalons en velours colorés et de jolies chemises. 

Il ne faisait pas froid dans le pays de Cocagne et la nuit n’était jamais totalement noire : le soleil brillait, les étoiles scintillaient comme des diamants et la lune d’un jaune éclatant éclairait les chemins. 

Personne ne travaillait à Cocagne. Les parents n’avaient pas de soucis et ils étaient beaux, gentils et affectueux. 

Les deux enfants étaient éblouis par toutes les splendeurs de ce village merveilleux. Leurs yeux brillaient de bonheur.

Pourtant, après quelques jours et malgré toutes ces merveilles, les deux enfants se sentirent très tristes. Ils s’inquiétaient pour leur papa et ils culpabilisaient de l’avoir laissé. Ils pensaient beaucoup à lui et il leur manquait terriblement. 

Chaque jour, la cloche en chocolat blanc du grand toboggan sonnait annonçant l’arrivée de nouvelles personnes. Tout le monde se précipitait pour accueillir les nouveaux venus. Les deux enfants espéraient voir leur papa mais, à chaque fois, ils étaient déçus et repartaient encore plus tristes. Ils n’avaient plus envie de jouer et de manger toutes les friandises. Ils restaient assis de longues heures tous les deux, la tête baissée et les épaules voutées.

Un jour, les deux enfants découvrirent une lampe à leurs pieds. Ils la ramassèrent. Ils ignoraient son pouvoir magique jusqu’au moment où un gentil génie bleu en sorte et leur dise :

– Vous avez l’air bien tristes mes petits… Pourtant vous êtes au paradis des enfants, vous devriez être heureux…

Devant le silence résigné des deux enfants, le génie poursuivit :

– J’ai une solution pour vous rendre le sourire… Je peux exaucer vos voeux. Mais, attention ! Je ne peux ni tuer quelqu’un pour vous, ni vous rendre amoureux, ni ressusciter un mort… Faites votre voeu ! 

Les yeux brillants d’espoir, les deux enfants complices prononcèrent le même souhait.

Soudain, la cloche sonna. Le frère et la soeur se précipitèrent et virent leur papa atterrir dans la piscine. Il semblait complètement perdu mais lorsqu’il les reconnut, il sortit précipitamment et les serra dans ses bras. Il leur raconta qu’il était parti à leur recherche et qu’il avait suivi les petits cailloux blancs que son fils avait semé dans la forêt…»

Hansel sent le souffle apaisé de sa soeur qui s’est enfin endormie. Epuisé, il sombre à son tour. 

Au petit matin, ils sont réveillés par les cris stridents de leur mère :

– Levez-vous bande de fainéants. Allez chercher de l’eau, du bois et de quoi manger. Allez ouste ! Dehors !

Hansel et Gretel, les yeux encore embués de sommeil, se lèvent. Gretel allume une bougie pour se réchauffer un peu les mains avant de partir. Ils ont faim. Leur père leur donne discrètement quelques morceaux de pain et les embrasse.

Quelques heures plus tard, à leur retour, ils découvrent les cendres de leur maison, leur père assis sur un tronc d’arbre, le visage noirci par la fumée. Sa femme n’a pas survécu à l’incendie provoqué par la bougie oubliée par Gretel dans la cuisine. Hansel et Gretel se regardent intensément : le voeu qu’ils n’avaient jamais osé prononcer s’est exaucé…

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