Fantastique - Fantasy - Science fiction

SOS d’un écrivain en détresse !

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Mon groupe d’écrivains en herbe se retrouve pour une soirée littéraire. 

– Aujourd’hui, on refait le monde avec des « Si », annonce l’animateur du jour. Chacun d’entre vous devra identifier un évènement fictif qui modifiera le cours de l’Histoire, poursuit-il.

Un ange passe…

– Je vous rappelle que l’uchronie est un genre littéraire qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification du passé. À vous de jouer ou plutôt à vous d’écrire !

Un soupir soulève notre assemblée de jeunes auteurs devant la difficulté de l’exercice. Un manque d’inspiration général s’abat sur notre petit groupe qui désespère de trouver l’idée avec un grand I, celle que personne n’aura eu.

Après quelques minutes de réflexion, j’établis une liste de quelques sujets qui me viennent à l’esprit : 

Et si Hillary Clinton avait été élue ? 

Et si Marie Curie n’avait pas découvert le radium et le polonium ? 

Et si Simone Veil n’avait pas réussi à faire voter la loi sur l’IVG ? 

Et si JF Kennedy n’avait pas été assassiné ? 

Et si Marcel Cerdan n’était pas mort dans un accident d’avion ? 

Et si la pomme de terre n’avait pas existé ? 

Et si Coluche avait été élu Président en 1981 ? 

Et si Marie Antoinette s’était échappée ? 

Et si la Princesse Diana n’était pas morte sous le pont de l’Alma ? 

Et si l’équipe de France de football n’avait pas remporté la coupe du monde en 1998 ? 

Autant d’idées mais rien d’inspirant. Rien qui accroche mon imagination et qui me donne l’envie d’écrire. Rien de transcendant, des sujets somme toute intéressants mais qui ne mènent nulle part. Malgré tout l’intérêt que peuvent représenter tous ces thèmes, ma page reste désespérément blanche.

Après des heures et des heures de recherche sur le web, découragée je me rabats sur un évènement maintes et maintes fois revisité : la seconde guerre mondiale. Avec en ligne de mire, non pas Hitler, mais un homme politique français qui, grâce à son rôle, deviendra une référence pour ses contemporains. 

Bon ce n’est pas l’idée du siècle mais il y a au moins la possibilité de développer quelque chose.

Chers lecteurs, soyez indulgent devant mon manque d’imagination… 

Ainsi commence cette histoire :

17 Juin 1940, tandis qu’a lieu à Bordeaux le passage des pleins pouvoirs à Pétain et la formation d’un nouveau gouvernement, De Gaulle, déçu, dépité, vexé, décide de quitter la France et de se rendre à Londres pour négocier avec Churchill. Intimement convaincu du rôle important qu’il peut jouer, il monte à bord du Havilland DH. 95 Flamingo avec le Général Spears bien décidé à convaincre les anglais de soutenir la France dans son combat contre l’Allemagne.

Le décollage se fait en douceur mais après quelques minutes de vol seulement, l’avion britannique est pris en chasse par l’armée allemande. Une lutte effroyable a lieu dans les airs. Les pilotes entreprennent des zigzags et multiplient les virages de dégagement pour éviter les tirs allemands mais cela ne suffit pas. L’avion britannique est abattu et s’écrase dans La Manche ne laissant aucun survivant.

La nouvelle de l’échec de l’expédition de De Gaulle frappe les hommes politiques français qui le soutenaient. Ils réquisitionnent un paquebot, le Massilia, pour gagner l’Afrique du Nord et s’éloigner des combats. Pendant ce temps, le gouvernement de Pétain s’installe à Vichy.

À partir de ce moment, la France spectatrice est coupée en deux et subit la guerre. La résistance, qui n’a pas de leader, ne parvient pas à s’organiser et à ébranler l’occupant. Les Alliés anglais, américains et soviétiques, unissent leurs forces pour combattre l’Allemagne et parviennent à dérouter les troupes allemandes. Devant la victoire imminente, les forces alliées représentées par Roosevelt, Churchill et Staline, se retrouvent en Février 1945 à Yalta pour décider de l’avenir des pays européens. La France occupée, ou France du Nord, se retrouve alors sous la tutelle des trois pays alliés, et la France dite libre, ou France du Sud, s’auto-gouvernera. 

À l’issue de la guerre, les grands noms de la Résistance forment un gouvernement provisoire et nomment Henri Giraud, principal rival de De Gaulle, président du Conseil. Le gouvernement s’installe à Lyon à l’Hôtel Dieu. Les Français vivent mal cette humiliante défaite et tentent de redorer leur blason lors de la création de la Communauté Economique Européenne.

Mais la douloureuse réalité est là : la France a perdu sa puissance face aux autres pays européens et n’a plus aucune influence sur les décisions prises. La voix de la France ne porte plus, sa grandeur est oubliée, elle n’est plus qu’une petite portion du monde sans pouvoir et à la merci des grandes nations.

Ainsi s’achève mon court récit… 

Avis aux amateurs d’uchronie, je vous laisse sans regret ce sujet. Un proverbe dit : « avec des si on met Paris en bouteille et la Seine avec ! ». Moi, avec des si, je n’ai rédigé qu’un modeste début de nouvelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *