drame - fiction sentimentale ou inspirée de faits réels,  Non classé

Instants fragmentés

Temps de lecture estimé : 6 minutes
La Basilique de Fourvière

F1

L’orage a éclaté et a subitement rafraichi l’atmosphère de cette journée caniculaire. Je décide d’aller courir dans les bois pour profiter de cette fraicheur. L’odeur caractéristique de la pluie chatouille mes narines. J’hume l’odeur de la mousse et des champignons qui imprègne le sous bois. Le chemin est légèrement humide. Balayés par une légère brise, les branches saluent mon passage dans une gracieuse révérence. La lumière du soleil couchant filtre à travers les arbres donnant à chaque feuille une nuance de vert différente. Le ruisseau scintille et le bruit léger de l’eau qui s’écoule me berce doucement. Je parcours ainsi plusieurs kilomètres, mon esprit vagabonde au rythme de mes pas, et je m’enivre de cette nature resplendissante. Je profite pleinement de ce moment où mon corps lâche prise et se détend. Seuls le chant des oiseaux, les galipettes des lapins, la course d’un biche ou l’allure gracieuse d’un écureuil viennent troubler ma solitude.

Je profite de la chaleur matinale de ce dimanche. Lyon est encore endormie. La Basilique de Fourvière élégante et majestueuse règne sur la ville et semble veiller sur le sommeil des habitants. Nichée dans son écrin de verdure, elle domine avec dignité la tour de la part-Dieu et la tour oxygène qui lui font face de l’autre côté du Rhône. Le lever du soleil baigne la ville d’une douce couleur orangée. Le ronron de l’autoroute berce les premières heures de la cité. La circulation est encore fluide en direction du Sud. A ma droite, le moderne musée Confluence a l’allure d’un vaisseau spatial qui semble avoir atterri entre le Rhône et la Saône. D’un léger saut de biche, la passerelle Raymond Barre enjambe délicatement le Rhône vert émeraude et quelques joggeurs matinaux s’activent sur les berges. Le doux battement d’ailes d’un corbeau m’arrache à mes pensées. Je réalise que la douce caresse du soleil est encore supportable. Lyon s’éveille lentement, la circulation devient plus dense, le ronron s’intensifie.

Arrivée devant ce cadre impressionnant, je suis subjuguée par la beauté de ce monument. Les majestueuses colonnes m’invitent à entrer et à découvrir cette place des Grands Hommes face à laquelle je me sens si petite. Je me glisse dans le Panthéon ! Un silence religieux règne à l’intérieur. Les visiteurs se déplacent discrètement pour découvrir ce sanctuaire. Seuls quelques chuchotements feutrés viennent troubler le calme et la quiétude. La pendule de Foucault, symbole du temps qui s’écoule, trône au centre de cette vaste salle inondée d’une douce lumière. L’atmosphère est chargée d’Histoire. Elle nous livre avec humilité ces grands noms qui ont marqué notre époque. Dans la crypte où sont inhumées les grandes personnalités, la lumière tamisée donne encore plus de solennité à cet endroit. Il y règne une ambiance de recueillement empreinte de respect et d’admiration. La température ni trop fraiche, ni trop chaude, est agréable. Cet environnement rend fascinante l’exploration de ce lieu grandiose. En déambulant dans les allées, je rencontre ceux qui ont dessiné le visage de notre identité : Pierre et Marie Curie, Voltaire, Rousseau, Alexandre Dumas, Simone Veil et tant d’autres. La sobriété et l’élégance de cet édifice est un hommage poignant aux actes, aux œuvres, aux découvertes de ces célébrités. Il y a un incroyable contraste entre la grandeur, la majesté, l’élégance du monument et l’humilité que je ressens face aux légendes ainsi exposées. Le Panthéon est un symbole époustouflant de notre Histoire, un lieu parfait de mémoire.

F2

Durant vingt ans, nous avons passé nos vacances dans un joli village du sud de l’Ardèche. La merveilleuse symphonie des cigales saluait notre arrivée. Ce village perché sur une montagne était orné de maisons en pierres, de ruelles sinueuses et d’une église. Les habitants vivaient au rythme du clocher et du bruit des tracteurs. La petite épicerie-bar accueillait, sous les grands platanes, les parties de carte du dimanche qui fleuraient bon l’odeur du pastis. Tous les matins, nous allions à la boulangerie pour acheter le fameux pain doré, chaud et croustillant qui ornerait la table de notre petit déjeuner. Nous lavions nos vêtements à la main au lavoir. L’odeur du savon de Marseille et la douceur de l’eau de source rendaient le linge doux et frais. Nous nous adonnions à la cueillette des fruits rouges (fraises, framboises, mûres ou myrtilles) destinées à la préparation de la confiture dont nous nous délecterions tout au long de l’année. Nous savourions de délicieuses pêches au subtil goût de miel. Nous léchions nos lèvres et nos doigts pour ne pas perdre une seule goutte de ce fabuleux nectar. Les longues soirées d’été, illuminées par des myriades d’étoiles, étaient douces et agréables et sentaient le thym et le romarin.

F3

A la relecture de ces fragments, je constate que j’utilise mes 5 sens pour traduire les émotions, les sentiments et pour décrire des lieux ou des monuments. Parfois, j’utilise quelques figures de style pour renforcer mes écrits. La nature et l’histoire sont mes sources d’inspiration.

F4

Béa se glisse dans la circulation encore fluide de ce dimanche matin. Elle passe le tunnel sous Fourvière et jette un oeil dans son rétroviseur pour apercevoir la Basilique nichée dans son écrin de verdure qui domine la tour de la Part-Dieu et la tour Oxygène. A sa gauche, la musée Confluence a l’allure d’un vaisseau spatial qui semble avoir atterri entre le Rhône vert émeraude et la Saône. Elle quitte Lyon en empruntant l’autoroute du soleil. Deux heures plus tard, elle sort de son véhicule. Elle est enfin arrivée dans ce joli petit village d’Ardèche perché sur la montagne. La symphonie des cigales salue son arrivée. Elle ferme les yeux quelques instants pour apprécier ces premières minutes. L’odeur du thym et du romarin envahit ses narines et la douce caresse du soleil agit comme un baume apaisant sur ses tensions. Elle se délecte par avance des délicieuses pêches au subtil goût de miel. Les vacances peuvent commencer !

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